Quand il fait chaud et humide, le cheval peut faire un coup de chaleur. Il s'agit d'un stress thermique au cours duquel le cheval ne parvient plus à maintenir sa température corporelle. Il peut alors entrer en hyperthermie et avoir besoin de soins rapides pour éviter de graves complications.
Comprendre le stress thermique chez le cheval
Le stress thermique survient lorsque la température corporelle du cheval dépasse sa capacité de régulation naturelle. Un cheval peut tolérer une plage de température corporelle normale allant de 37,5 à 38,5 °C. Toutefois, des facteurs comme une température ambiante élevée, une ventilation insuffisante ou un effort physique intense peuvent perturber cette régulation. Si la température interne dépasse 40,5 °C, le cheval risque alors un coup de chaleur.
Quels facteurs influencent la gestion du stress thermique ?
La capacité d’un cheval à tolérer la chaleur dépend de plusieurs facteurs.
Tout d'abord, les chevaux, comme les humains, s'acclimatent progressivement à la chaleur. Les chevaux habitués à des températures chaudes ont donc plus de facilité à s'adapter à de fortes chaleurs que ceux qui vivent dans des régions plus fraîches.
En fonction de leur âge et de leur race, les chevaux résistent plus ou moins bien aux températures élevées. Les races légères et près du sang s'adaptent mieux à la chaleur que les races lourdes et rustiques. Tout comme face au froid, les poulains et les chevaux ont plus de mal à résister aux grosses chaleurs.
Un cheval en bonne santé et en bonne condition physique est aussi plus apte à gérer le stress thermique qu'un cheval déjà affaibli par un manque de soin ou un problème de santé.
Comment identifier un coup de chaleur chez le cheval ?
Les propriétaires doivent être vigilants et reconnaître les signes de stress thermique pour intervenir rapidement. Voici les principaux symptômes à surveiller :
Température rectale à 40,5°C voire plus
Fréquence cardiaque au repos supérieure à 60 battements/minute
Respiration au repos supérieure à 40 respirations/minute
Trébuchement, manque de coordination
Peau qui ne reprend pas sa position normale rapidement après un pincement (au delà de 10 secondes)
Agitation, signes de détresse, voire état de choc
Effondrement au sol
Lorsque la température corporelle d’un cheval dépasse 41°C, les protéines des muscles et d’autres organes peuvent se dégrader, entraînant des complications graves comme des coliques, une insuffisance rénale ou une hypotension.
Refroidir un cheval après un coup de chaleur
Si vous reconnaissez les symptômes d'un coup de chaleur, il faut immédiatement emmener le cheval dans un endroit frais, ventilé et ombragé.
Si une douche est accessible, douchez le cheval à l'eau froide, sur tout le corps et abondamment. En l'absence de douche, arrosez-le copieusement avec des seaux d'eau froide
Appliquer rapidement de l'eau froide est très efficace pour faire baisser la température du cheval.
Pour les chevaux dont la température rectale dépasse 40,5 °C, il est impératif de prendre des mesures immédiates. Placer de la glace sur le front, la tête, l'encolure et le dos du cheval peut aider à refroidir les principaux vaisseaux sanguins, permettant ainsi de diminuer la température interne à mesure que le sang circule.
Il faut ensuite faire boire le cheval en veillant à ce que l'eau proposée ne soit pas trop froide mais plutôt proche de la température ambiante pour éviter tout risque digestif.
Pour rétablir l'équilibre électrolytique, il est essentiel d'ajouter des électrolytes à son eau.
Si tel n'est pas le cas et que le cheval continue de montrer des signes de souffrance et de faiblesse, contacter le vétérinaire.
Dans certains cas, des chevaux affectés par un stress thermique sévère peuvent nécessiter d'être perfusé pour remplacer l'eau et les électrolytes perdus. Cette perfusion est réalisée par un vétérinaire à l'aide d'un cathéter inséré dans la veine jugulaire du cheval.
Un cheval qui déclenche un coup de chaleur doit être surveillé de près les heures qui suivent. Prendre régulièrement sa température permet de s'assurer qu'elle est bien retombée dans les constantes normales.
Comment éviter un coup de chaleur
En cas de fortes températures, il est impératif de prendre des mesures pour protéger votre cheval et limiter les risques de stress thermique.
Veillez tout d'abord à ce que les chevaux disposent d’un abri bien ventilé, surtout par temps chaud. Les boxes doivent être construits avec des aérations adaptées pour permettre un bon renouvellement de l’air. Si la ventilation naturelle de l'écurie n'est pas suffisante, installez des ventilateurs.
Proposez de l’eau fraîche à volonté. Lors de canicules, un cheval peut consommer jusqu’à 100 litres d’eau par jour. Envisagez d’ajouter des électrolytes dans l’eau pour remplacer ceux perdus par la transpiration.
Si votre cheval est au travail, adaptez son entraînement. Privilégiez les heures à la fraîche tôt le matin et évitez les activités intenses. Si vous n'avez pas la possibilité de travailler à la fraîche, contentez-vous d'un exercice très léger, voire d'une simple balade aux allures lentes. Par temps de canicule, un cheval qui ne galope pas, ni ne saute ne risque pas de perdre ses qualités ni de voir ses futures performances diminuer. Pour leur bien être, il est donc primordial d’alléger au maximum leur travail et d'oublier quelques jours le travail en carrière et les barres.
Enfin, si un transport est prévu et que vous n'avez pas la possibilité de le reporter, profitez des heures les plus fraîches pour voyager. N'oubliez pas de bien ouvrir toutes les aérations du van ou du camion et pensez à faire des pauses plus régulières pour faire boire votre cheval. Dans le cas d'un long transport, vous pouvez également organiser une halte aux heures les plus chaudes dans une écurie se trouvant sur votre trajet. Cela vous permettra de sortir le cheval pour quelques heures afin qu'il prennent l'air et se dégourdissent en attendant de repartir en fin de journée.
Quelles sont les causes environnementales et physiologiques qui favorisent le coup de chaleur?
Les conditions ambiantes jouent un rôle important. Un air humide empêche l’évaporation efficace de la sueur, rendant plus difficile le refroidissement du cheval et favorise donc le stress thermique.
L'alimentation a aussi son rôle à jouer.
En effet, les processus de digestion et de fermentation dans l’intestin génèrent de la chaleur. Un régime riche en fibres et en protéines augmente la production de chaleur, tandis qu’un apport en matières grasses, digérées sans fermentation, peut réduire ce phénomène.
Les chevaux souffrant d’anhidrose sont également plus prédisposés. Leurs glandes sudoripares ne fonctionnent pas correctement, empêchant le cheval de se refroidir efficacement par la transpiration. Cela peut entraîner une respiration rapide et difficile pour tenter de compenser le manque de refroidissement naturel. Ils doivent donc être surveillés de près en cas de canicule et avoir un accès continu à de l'eau fraîches pour rester hydratés.
Enfin, les chevaux en surpoids ou malades ont plus de difficulté à réguler leur température. De même, ceux avec un poil épais ou portant des couvertures sont moins efficaces pour évacuer la chaleur.
Le coup de chaleur chez le cheval est sérieux et nécessite une attention immédiate et des mesures préventives appropriées. Les propriétaires doivent être conscients des facteurs de risque et des signes de stress thermique pour agir rapidement et efficacement.
En suivant les recommandations de logement, d'hydratation, d'exercice, et de nutrition, vous pouvez aider à protéger votre cheval des dangers de la chaleur excessive. Assurez-vous toujours de surveiller attentivement vos chevaux pendant les périodes de chaleur et de consulter un vétérinaire dès les premiers signes de coup de chaleur.
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