Les besoins en eau du cheval
- Sandrine
- 15 mai
- 4 min de lecture
L’eau est essentielle pour le cheval. Contrairement à l’alimentation, dont il peut se passer quelques semaines, une privation d’eau pendant seulement quelques jours peut lui être fatale. Comprendre les besoins en eau du cheval est donc indispensable pour tout propriétaire, cavalier ou soigneur souhaitant assurer bien-être, santé et performance à son cheval.

Pourquoi l’eau est essentielle pour le cheval
L’eau représente environ 60 % du poids corporel d’un cheval adulte, soit près de 480 litres pour un cheval de 800 kg. Ce liquide vital intervient dans la digestion, la thermorégulation, l’élimination des déchets et de nombreuses fonctions biologiques.
Elle permet notamment :
Le transport des nutriments et de l’oxygène
La régulation de la température corporelle via la transpiration
L’évacuation des toxines par l’urine et les fèces
La lubrification des articulations et le bon fonctionnement du système nerveux.
Un déséquilibre hydrique, même léger, peut rapidement impacter la performance du cheval, voire provoquer des affections graves comme la colique, la myosite ou encore la fourbure.
Les besoins en eau du cheval : quelles quantités
Les besoins en eau du cheval sont très variables selon plusieurs facteurs :
1. Le poids, l'âge et l’état physiologique
En moyenne, un cheval boit 5 à 8 litres d’eau par 100 kg de poids vif et par jour. Cela représente entre 25 et 60 litres/jour pour un cheval de 500 kg à l’entretien. Ces besoins peuvent tripler chez une jument en lactation (jusqu’à 80 litres/jour) ou un cheval en plein effort.
2. Le type d’alimentation
La ration alimentaire influe directement sur les besoins en eau du cheval. Voici quelques repères :
Herbe fraîche : jusqu’à 85 % d’eau
Enrubanné : 30–40 %
Foin : environ 15 %
Céréales, granulés : 11–13 %
Plus l’alimentation est sèche, plus le cheval devra boire pour compenser. C’est particulièrement important en hiver, période où les fourrages secs dominent.
3. L’activité physique
L’exercice provoque une forte transpiration. Lors d’un effort intense, un cheval peut perdre jusqu’à 15 litres d’eau/heure. Les disciplines comme l’endurance ou le concours complet nécessitent une attention particulière à l’hydratation avant, pendant et après l’épreuve.
4. Les conditions climatiques
Par temps chaud et humide, la sudation augmente, et l’évacuation de la chaleur est moins efficace. En hiver, l’accès à l’eau peut être limité par le gel, et la sensation de soif diminue. Il est donc primordial de surveiller la consommation d’eau en toutes saisons.

Comment savoir si un cheval est déshydraté ?
Une déshydratation, même légère, peut passer inaperçue mais avoir des conséquences importantes. Voici quelques tests simples pour en évaluer les signes :
Test du pli de peau : pincer la peau à l’encolure. Si le pli met plus de 2 secondes à disparaître, c’est un signe de déshydratation.
Observation des crottins : durs et secs = manque d’hydratation.
Test du seau d’eau : un cheval déshydraté boira avec avidité.
Yeux enfoncés, ralentissement des réflexes ou capillaires pâles au niveau des gencives.
Assurer un abreuvement optimal au quotidien
Abreuvoirs et accès à l’eau
L’eau doit être propre, fraîche (entre 8°C et 20°C) et disponible en continu. Les systèmes les plus utilisés :
Abreuvoirs automatiques : à niveau constant ou à palette. Attention ! Ils nécessitent d'être régulièrement nettoyés pour éviter les dépots.
Bacs d’eau au pré : penser à vérifier la propreté, la non-stagnation, et éviter les zones boueuses.
Seaux d’eau : plus rarement utilisés, ils permettent toutefois un contrôle précis de la consommation.
Veillez à l'entretien des installations, notamment en hiver (gel) et à ce que chaque cheval ait accès libre à l’eau, surtout en groupe.
Transport, maladie et autres facteurs de vigilance
Lors de transports longs, il est essentiel de proposer de l’eau toutes les 4 à 5 heures, surtout en cas de chaleur ou de stress.
En fonction des modèles de camions ou de van, il est possible d'installer un abreuvoir d'appoint afin de permettre au cheval de boire durant le transport.
Certaines pathologies comme le syndrome de Cushing peuvent induire une consommation excessive ou déséquilibrée d’eau. Un excès de sel ou d’électrolytes peut aussi engendrer une polyurie.
Il est important d'habituer les chevaux à boire de l'eau de goût différent (notamment en concours) pour éviter qu'ils se privent d'hydratation par méfiance.

Bonnes pratiques pour répondre aux besoins en eau du cheval
Vérifiez l’accès et la qualité de l’eau chaque jour.
Adaptez l’abreuvement à l’alimentation : foin = plus de soif.
Anticipez les besoins accrus lors de fortes chaleurs ou d’efforts prolongés.
Protégez les installations du gel en hiver.
Surveillez les signes de déshydratation.
Répondre efficacement aux besoins en eau du cheval est essentiel à sa santé, son confort et sa performance. En adaptant l’accès à l’eau selon les saisons, son alimentation et son activité, vous limitez les risques de troubles digestifs, de baisse de forme ou de pathologies plus graves.
L’eau n’est pas seulement un besoin : c’est une condition de base du bien-être équin.
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